Démarche artistique
Mon travail interroge l’histoire de l’extractivisme en Amérique Latine à partir d’une ville, autrefois épicentre du monde capitaliste et aujourd’hui oubliée: Potosí. J’interroge les différents récits historiques qui existent sur la colonisation et comment celle-ci continue d’habiter nos corps et nos territoires. Dans mon travail je fais aussi appel à d’autres événements historiques qui datent de la même période que la colonisation aux Amériques, comme la chasse aux sorcières ou La Renaissance. Ce travail de mémoire se mêle dans ma pratique à des récits collectifs et intimes contemporains que je prélève en Bolivie et à mon expérience personnelle.
J’écris des histoires avec des sculptures : des histoires bâtardes, non officielles, non acceptées, qui interrogent nos héritages, bousculent nos convictions et nous invitent à réfléchir sur la nécessité de construire de nouvelles structures philosophiques pour notre monde actuel.
L’expérimentation intuitive et décomplexée est au coeur de ma pratique : telle une pensée en mouvement qui cherche des utopies possibles pour contrecarrer la destruction de la planète, elle ne vise pas la perfection figée (et donc le contrôle) mais plutôt la fluidité des métamorphoses multiples, enrichies sans cesse par le débat collectif.
Je m’intéresse aussi aux différents mouvements de lutte qui s’opposent aujourd’hui à l’héritage colonial de domestication profonde de la nature. Faisant moi-même partie d’une association engagée, je réfléchis sur comment se crée et s’organise le collectif, sur les tensions que cela suppose d’avancer ensemble, sur les moyens de s’exprimer et d’exister.